(poème inspiré de Khalil Gibran)
Tu n’es pas à moi.
Et pourtant, je t’aime.
Tu ne viens pas de moi,
et je ne viens pas de toi.
Nous nous sommes trouvés —
non pour nous confondre,
mais pour marcher côte à côte,
dans des directions que nous ignorons encore.
Je ne suis pas ton refuge,
ni ton propriétaire.
Tu n’es pas mon miroir,
ni mon prolongement.
Tu es un souffle,
un feu,
une étoile en mouvement.
Et moi,
je suis la main tendue,
l’abri passager,
le regard qui te reconnaît.
Je ne veux pas te retenir,
mais t’élancer.
Tu n’es pas là pour combler mes vides,
ni pour porter mes rêves.
Tu es là pour vivre les tiens,
et peut-être,
si la vie le permet,
les faire danser avec les miens.
Aimons-nous donc,
comme deux arcs tendus,
dont les flèches partent dans le même vent —
sans jamais se confondre.
